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Articles sur Montherlant (hors presse)130. Montherlant et les Pays-Bas, par Boudewijn van HoutenNDLR : Texte traduit du néerlandais, par Charles de Trazegnies, ancien éditeur et écrivain belge.
En 1958, j’ai entamé des études de Lettres à Utrecht. C’est là que, deux années plus tard, j’ai fait la connaissance de Theo Kars qui, en partie sur mes conseils légers, ne mit jamais les pieds dans une salle de cours. Mais par la suite, c’est plutôt lui qui me donna des leçons, car il avait un caractère intriguant mais tyrannique. Nous étions étonnés par la concordance de nos idées sur la littérature et la société, lesquelles étaient assez cyniques. Nous rejetions avec dégoût les étudiants qui nous entouraient et qui étaient puérils à nos yeux et nous volions leurs vélos pour les revendre ensuite. Quand nous eûmes formé un petit groupe, nous nous rendîmes tous à Amsterdam où nous commençâmes à vivre de la petite délinquance et ensuite d’une criminalité plus grave. Un étudiant d’Utrecht avait recommandé à Theo Kars l’écrivain Henry de Montherlant qui lui plut tout de suite et fut alors lu par tous les membres du groupe. Nous avions une préférence pour la tétralogie Les jeunes filles, mais nous cherchâmes d’autres titres chez les bouquinistes et nous les lûmes avec une religieuse attention. Quoique j’aie rejeté aujourd’hui mon comportement de cette époque, Montherlant est toujours resté présent dans ma vie. Je ne vois pas seulement le romancier ou le dramaturge, je le considère surtout comme un moraliste singulier et de premier rang. Son attitude ludique si différente du ton trop sérieux des autres penseurs est à mon avis largement sous-estimée de nos jours. En 1964, mes amis et moi avons commis notre forfait le plus grave. Avec de faux chèques postaux que nous avions confectionnés, nous avons subtilisé à la Poste une somme équivalente à près de 600.000 euros actuels. Cela nous valut la une des journaux. Kars et moi avions droit chacun à un quart, soit 150.000 euros. Nous les dépensâmes en voitures, vêtements et voyages mais nous créâmes aussi un magazine littéraire : Tegenstroom (Contre-courant). Nous y attaquions la littérature néerlandaise de ces années et affichions nos préférences pour les auteurs étrangers. Kars alla interviewer Montherlant et moi Roger Vailland. A ce propos, je dois dire que Kars, quoique plus jeune que moi, était plus mûr. Je l’imitais servilement. Quand s’ouvrit la porte du 25 quai Voltaire, Kars fut étonné de voir que notre héros Montherlant était plus petit de taille que lui-même. Nous ne connaissions notre écrivain chéri que par des photos. Après l’entretien, qui eut lieu dans “l’antichambre”, Kars ajouta : “Vous avez plus représenté pour moi que mon père”. Montherlant réagit à cet aveu dans une lettre où il écrivit que Kars lui paraissait “un homme de qualité”. Ce compliment et quel compliment ! n’était pas injustifié. Dans les limites de son caractère dominateur et totalement immoral, Kars avait une certaine élégance. Qu’il se sentît apparenté à Montherlant n’était donc pas le fruit de son imagination. Le groupe fut encore redevable à Kars que celui-ci, en dépit des accords conclus, escroqua une nouvelle fois la Poste, puis une troisième fois, si bien que nous fûmes tous démasqués et arrêtés, et condamnés à une à trois années d’emprisonnement. Je rompis avec le groupe et suivis dès lors une voie différente. Quarante jours après mon interview, Roger Vailland décéda pas à cause de mes questions, comme on s’en doute, mais d’un cancer du poumon, et c’est pourquoi, dès que je fus libéré, j’envoyai une copie de la cassette de l’entretien à sa veuve. Comme on y avait parlé de Montherlant de façon assez circonstanciée et que Vailland l’ancien communiste ne s’était jamais fort intéressé à lui tout en ayant de l’estime pour la distance que Montherlant avait prise par rapport à son époque, le lendemain de l’interview, j’avais envoyé à Vailland l’édition des essais de Montherlant dans la Pléiade. Sa lecture lui inspira des réflexions très positives dans les dernières pages de son journal qui parut en 1968 sous le titre Ecrits intimes. Peu après cette parution, je signalai ces faits à Montherlant qui me remercia dans une courte lettre dont il avait le secret. Il me fit également savoir qu’il avait écrit à la veuve de Vailland pour lui dire le plaisir que lui avait procuré l’estime de son défunt mari. Ces lettres de Montherlant, je les possède encore quelque part mais en raison de nombreux déménagements, elles restent là où elles ont été rangées et il m’est difficile de les consulter. Je fais de mon mieux pour me les rappeler. A partir de 1971, j’ai vécu à Paris. Et le 21 septembre 1972, j’ai été voir, sur les Champs-Elysées, un film de Charles Chaplin avec un ami hollandais qui était venu me rendre visite. Nous avons dû rire de bon cœur au moment où, quai Voltaire, Montherlant introduisait un revolver dans sa bouche et pressait la détente. Par piété, j’ai ensuite été manger au restaurant La Frégate où Montherlant aurait été déjeuner juste avant son suicide (une hypothèse rejetée par Sipriot). Et je pense toujours à lui quand je passe par là je pense l’avoir rencontré une fois boulevard Saint-Germain durant mes années parisiennes et bien sûr lorsque je vois la plaque Place Henry de Montherlant près du Musée d’Orsay, un petit bout de quai qui ne fait pas plus de 200 mètres. Après avoir purgé notre peine, mon ex-ami Kars et moi fûmes accueillis par les éditions De Arbeiderspers. Il y avait là un directeur de collection, Martin Ros, qui nous trouvait quelque chose. Il entreprit de publier nos livres tout en manifestant également son intérêt pour nos suggestions, en particulier celles qui concernaient les auteurs français. Ros connaissait la littérature française comme sa poche, de Chateaubriand à Patrick Modiano. Les collabos ne lui faisaient pas peur et il était même fier de ressembler un peu à Robert Brasillach. Il avait lancé une série de documents égotistes (“Privé-Domein”, soit “Domaine privé”) où de nombreux écrivains français étaient proposés pour la première fois aux lecteurs néerlandais. Pour les Néerlandais qui ne maîtrisaient pas le français c’est-à-dire presque tous les Néerlandais, y compris ceux qui sont relativement évolués -, c’était la découverte de Flaubert, les Goncourt, Jules Renard, Paul Léautaud. Oui, Martin Ros aurait pu recevoir la Légion d’Honneur. Ros adopta surtout notre passion pour Montherlant. En 1965, il avait déjà publié une traduction de Le Chaos et la nuit, mais en 1969, il enchaîna avec une traduction de Les Bestiaires et commanda à Theo Kars une traduction de Les Jeunes Filles. Enfin, seulement le premier tome, car Montherlant n’a jamais eu de réel succès aux Pays-Bas, dont la culture était jusqu’il y a peu exclusivement orientée à gauche. La compagnie théâtrale “De Haagse Comedie” ajouta bien quelques pièces de Montherlant à son répertoire. Dans la collection “Privé-Domein” qui avait progressivement acquis un indéniable prestige, Ros publia encore des extraits des Carnets de Montherlant. Mais même en France, l’étoile de Montherlant déclinait, comme nous le savons tous. Dans la lettre à son héritier, qu’il laissa au moment de son suicide, il expliquait qu’il agissait ainsi parce qu’il devenait aveugle. Mais j’ai lu quelque part sous la plume de Pierre Sipriot ou de Jean Dutourd ? que Montherlant y déplorait qu’il ne serait bientôt “plus publié nulle part”. Et en effet, l’atmosphère de mai 68 n’était pas du tout favorable à un auteur comme Montherlant. Je me souviens qu’à Paris en 1971, j’ai acheté une modeste publication où Montherlant faisait encore l’objet d’éloges et dans laquelle il a publié quelques textes, je pense.
En ces jours exaltés, on voyait Montherlant comme les plus nigauds des étudiants d’alors : l’ancien collaborateur. Lors de son interview de Montherlant, mon ami Theo Kars voulut en savoir plus sur son passé de guerre. L’écrivain se drapa dans sa vertu et dit quelque chose du genre : “Que voulez-vous dire ? J’ai été volontaire quand la guerre a éclaté…” Dans l’ouvrage récemment paru de Jean-Yves Guérin, Les listes noires de 1944, on peut en tout cas constater que Montherlant ne se trouvait pas seulement sur toutes les listes, mais qu’il a été constamment accusé, dans les journaux et périodiques, durant et après la guerre, d’avoir collaboré. Difficile de savoir dans quelle mesure l’idéologie et la “jalousie de métier” ont joué un rôle dans ce phénomène, d’autant plus que Montherlant s’était exprimé de façon plutôt insolite sur la défaite de 1940. Selon lui, il fallait voir la guerre comme un match : si on perdait, il fallait l’accepter. Et par la suite, il écrivit près de quatre-vingts articles dans des publications similaires, exprimant d’abord et de façon à peine voilée sa satisfaction que les “païens” aient vaincu les chrétiens, mais dès qu’il apparut que les Allemands ne pouvaient pas gagner la guerre, en faisant de moins en moins d’allusions politiques. Bien qu’il ait été régulièrement insulté, il n’a pas été poursuivi par la Justice après 1944 et son dossier fut classé, comme nous le savons. La comparaison avec un match n’était peut-être pas heureuse quand on sait ce qui s’est produit sous le Troisième Reich, mais c’est une question morale qui a joué dans la justice et l’opinion publique un rôle que la Justice ne pouvait pas assumer et pour lequel il n’y avait aucune loi. Comme toujours, les propos de Montherlant sur ce qu’on pouvait faire de mieux dans une situation de guerre sont originaux, valent d’être examinés et sont loin d’être idiots. D’ailleurs, on peut se demander si la résistance était la réaction la plus intelligente car combien de drames n’a-t-elle pas causés durant la Deuxième Guerre mondiale, en dépit de son côté parfois noble. Notice (en néerlandais) sur Boudewin van Houten, par Stan de JongBoudewijn van Houten (Den Haag, 10 mei 1939) is een Nederlands schrijver. Romancier, essayist, beroepsdwarsligger, broodschrijver, fouterik, vieze oude man, hoerenloper, levensgenieter, kunstliefhebber… Ik open maar even met wat steekwoorden. Boudewijn van Houten (mei 1939) is dit jaar zeventig geworden. Nu ga ik niet bij elke meeblogger die verjaart op deze site uitgebreid stil staan met een bloggersstal van meer dan acht personen is dat geen doen, als ik al de verjaardagen van Filantroop, Loor, Montijn etcetera zou weten maar zeventig is toch niet niks, n’est-ce pas? Bovendien ben ik een bewonderaar van Boudewijns werk. Ik zou eigenlijk wensen dat ik hem eerder had ontdekt, dan had ik tenminste als jongeling mij het proza van de zogenaamde De Grote 3,4 of 5 (al naar gelang je Wolkers en Claus meetelde) kunnen besparen. Reve was dan soms wel lachen, maar verder? Nou ja, dat is binnenkort dus ook gewoon De Grote Nul… Zoals velen, en dit vindt hij niet leuk om te lezen want de heren verkeren al geruime tijd in onmin, heb ik het werk van Boudewijn van Houten leren kennen via schrijver Theo Kars. De man met wie hij de PTT voor een destijds (begin jaren zestig) aanzienlijk bedrag tilde. De opbrengst werd deels gestoken in een literair tijdschrift. Kom daar maar eens om bij de huidige criminelen! Het vriendengroepje liep tegen de lamp, zat enige tijd in de gevangenis en (eerst) Kars en daarna van Houten begonnen aan een spraakmakende literaire carriere. De eerste met wat meer lezers dan de tweede overigens. Over de oplichting schreef Kars het boek De Vervalsers (en het vervolg De Huichelaars) en Van Houten zijn debuutroman Onze Hoogmoed. Zonder de twee werken van Kars teniet te willen doen die zijn gewoon goed is Onze Hoogmoed een van mijn lievelingsboeken. Ik heb het verschillende keren herlezen en wordt telkens weer meegezogen in die vriendengroep en hun onderlinge spelletjes. Meer dan een verslag over de oplichtingsaffaire die wel nauwkeurig wordt beschreven is Onze Hoogmoed dan ook een boek over vriendschap & verraad. En over jeugd, groepsdynamiek en ethiek, om het eens deftig te zeggen. Geweldig vond ik ook van Houtens Erotisch Dagboek. Nee, dat is niet alleen maar seks, hoewel er flink op los wordt geneukt (onder meer met een vrouw met 1 been, meen ik mij te herinneren) maar eerder een soort ‘blik op Nederland’ door de ogen van een reactionaire dwarsligger in de jaren zeventig. Vanuit Frankrijk. Zeg maar zoiets als W.F. Hermans heeft gedaan (Boze Brieven van Bijkaart), maar dan vele malen leuker. Boudewijn van Houten was de eerste die het studentenleven, of beter gezegd: het corps, treffend portretteerde in leuke titel Zoveel lol. Later helaas herdoopt in De Ontgroening. Legendarisch en omstreden was ook het boek Fout! Een mild verslag van Houtens jeugd in een collaborateursgezin. Dat boek heeft hem weinig goed gedaan. Zo fakkelde Adriaan van Dis hem af in zijn talkshow, die natuurlijk vond dat er te weinig afstand werd genomen van de ‘nazi’s.’ Rechts was gewoon fout in die tijd dat was de echte reden. De laatste jaren heeft van Houten weinig romans hij vindt het een in Nederland overschat genre geschreven. Wel publiceerde hij het vuistdikke Vieze Oude Mannen een hete correspondentie met diverse mannen op leeftijd over hun erotische avonturen. Wat een geweldig, misselijkmakend boek is dat zeg! Ik denk dat het onder het huidige kabinet Balkenende uit de schappen zou worden gehaald en verboekbrand. De niets (dus ook of met name niet zichzelf) ontziende eerlijkheid daarin onderscheidt van Houten zich in positieve zin van de meeste andere Nederlandse auteurs. Ik voorspel dat ook in de komende generaties er een select aantal jonge lezers zal zijn dat de boeken van Boudewijn van Houten zal weten te vinden, en waarderen. Van Houten is daarnaast in bepaalde kringen een soort cultheld, ook bij enkele andere journalisten/schrijvers. Zo heeft Tim Krabbé zich ooit lovend uitgelaten over van Houtens werk en nam voormalig HP/De Tijd-literair recensent Max Pam twee boeken van van Houten op in zijn Top 100 van literair werk uit de vorige eeuw. Jef Rademakers, eveneens balling in Belgenland, maakte onlangs een documentaire over van Houten. Iemand die het werk van van Houten goed kent is schrijver/blogger/ex-freelance journalist Renzo Verwer. Hij interviewde de grand ol’ master diverse keren. En schreef dit overzichtsverhaal. Ook ik mocht ooit het genoegen smaken de dwarsligger een interview af te nemen, voor HP/De Tijd. We hadden een genoeglijk gesprek in zijn landelijke huisje nabij Brussel. Een slecht mens, luidde de kop van het artikel (pdf). Nadat ik hem het concept had toegezonden, kreeg ik een zeer uitgebreide e-mail terug. Ik zal nooit meer de openingszin vergeten. Die luidde als volgt: ‘De buikpijn die ik voelde toen ik uw artikel de eerste maal las is sindsdien alleen maar toegenomen.’ Wat volgde, waren vier pagina’s met ‘technische’ en ‘inhoudelijke’ verbeterpunten. Nou, niettemin gefeliceerd ouwe mopperpot! Boudewijn van Houten sur WikipediaVan Houten wordt vooral herinnerd door zijn kameraadschap met Theo Kars. Samen met enkele assistenten lichtten zij in 1964 de PTT op voor zo'n twee ton. Van de opbrengsten gaven ze het literair tijdschrift Tegenstroom uit. Van Houten werd voor de oplichting veroordeeld tot anderhalf jaar celstraf. Hij schreef hierover in Onze Hoogmoed (1970) en Een andere wereld (2010). In een televisie-uitzending in 1987 viel presentator Adriaan van Dis de schrijver hard aan vanwege het SS-verleden van diens vader, de nationaalsocialistische uitgever Reinier van Houten. In 2008 maakte Jef Rademakers de documentaire Een lichtzinnig leven over van Houtens leven. Romans en verhalen
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